Annelise NGUYÊN
Annelise Nguyên
Née en 1973
Vit et travaille dans le Finistère
parcours
Diplôme des Métiers d’Art, décor architectural-sculpture métal, ENSAAMA, Olivier-de-Serres, Paris.
Licence de soudure aéronautique (TIG) tous métaux.
Expériences professionnelles en fonderie de bronze, chaudronnerie d'art (Fondation Coubertin), soudure, ateliers d'arts plastiques...
expositions
(sélection)
2023
[GAUTIER & Co], "une collection à partager", Artothèque Hennebont,
Festival « Lieux mouvants », Lanrivain (29)
Jardin botanique « Lepage bord de mer », Pleumeur Bodou (22)
2022
Galerie "La Passerelle", La Gacilly (56)
Port-Musée de Douarnenez (29), exposition collective
2021
Abbaye de Coat Malouen à Kerpert (22).
Avec Kevin Monot (peinture)
2020
Galerie Méandres, Huelgoat.
2019
Cloître de la cathédrale de Tréguier avec Corinne Cuénot
Centre culturel "Le Cap", Plérin.
Chapelle des Paulines, Tréguier (22)
Cactus, Quimper
2018
Résidence et présentation des recherches, verrerie de La Rochère, Passavant-la-Rochère
La Galerie, Binic-Etables-sur-mer
2017
Centre des Arts, Douarnenez
Galerie Arts Raden, Plogastel-St-Germain
2015
Centre culturel de Landivisiau (exposition personnelle)
2013
Sculp'en Sologne Biennale de sculpture monumentale
2012
Nouvel accent, Nantes, espace Cosmopolis
2011
L'école des filles, Huelgoat
Port-Musée de Douarnenez
2010
Jardin des arts, sculptures monumentales dans le parc d'Ar Milin, Chateaubourg
galerie Au gai sabot, Audierne
2009
galerie Collection, Paris 3ème
phare de l'île Wrac'h, Plouguerneau
2008
chapelle St Yves, Rennes (exposition personnelle)
galerie Lieu-dit, Hédé
CIAC, Pont Aven
2007
galerie Saluden, Quimper
2005
carte blanche jeunes créateurs, Douarnenez
2001
Sculptures en l'île, Andrésy
commandes publiques
2021
achat d'une sculpture par la ville de Binic-Etables sur mer (22)
2020
commande de la ville de Douarnenez dans le cadre de la redynamisation du centre ville.
2018
commande pour le palais de justice de Quimper
2017
1% artistique, lycée Pierre Guéguen, Concarneau
2016
1% artistique, gymnase "la Cimenterie", Communauté de communes Landerneau-Daoulas
1% artistique, salle St Ernel, Landerneau
2014
1% artistique, espace du Roudour, St Martin des Champs
2013
1% artistique, gymnase Aurégan, Morlaix
2012
Musée des Beaux Arts de Brest (création de mobilier)
1% artistique, ville de Médréac
2005/2010
Port-Musée, ville de Douarnenez (muséographie)
2010
Musée bigouden, ville de Pont l'Abbé
2009
Jardin du théâtre Max Jacob (tonnelles pour la roseraie), ville de Quimper
textes
L’œuvre d’Annelise Nguyên est paradoxale, même si cela semble une évidence pour elle. La force graphique de ses structures filaires, tiges et plats assemblés par de fines soudures, se déploie dans les 3 dimensions pour atteindre une sorte d’apesanteur épurée. Le métal quitte ici sa matérialité et son inertie pour un monde de mouvements fluides et de légèreté.
Un acier féminisé et sensualisé.
Paysages à échelle humaine, les sculptures d’Annelise Nguyên sont aussi des espaces d’accueil : le regard invite facilement le corps à s’y projeter. Sans être ouvertement un banc, l’œuvre «Gulf Stream» incite à s’y lover. « O », grande assise conviviale installée dans l’espace public à Morlaix, fait écho au contexte architectural (un gymnase) et rappelle la circularité d’un stade comme l’élan de la course.
Courbes souples, circonvolutions, flux dynamiques transcrivent la topographie d’un environnement organique minimal, essentialisé.
C’est en invitant à présent le végétal à travers ses pièces que l’artiste cherche à poursuivre cette interpénétration des paysages.
Annelise Nguyên sculpte le métal. Elle travaille à partir de tiges et de fils d’acier qu’elle déploie dans l’espace selon des schémas qui évoquent les courants marins, une mécanique des fluides à la fois minimale et buissonnante. Grande observatrice du réel, elle réduit à l’essentiel les formes dont elle s’inspire sans jamais en abolir la complexité ni la richesse, comme si elle voulait s’approcher au plus près de la composition atomique des choses, découvrir des formes qui étaient déjà là et dont elle ne serait que l’inventeuse (comme on dit qu’on invente un trésor, ou une épave).
Il y a quelque chose de la représentation de l’infini dans ses sculptures, un continuum sans fin, un ruban dont la face visible devient imperceptiblement la face cachée sans que rien n’arrête jamais cette circonvolution organique. Le regard glisse sur le fini de l’acier, lisse et poreux. Il est parfois ralenti par une soudure, comme le doigt le long d’une branche peut être retardé par le gonflement d’un bourgeon. Son travail est de ceux qui demandent une attention aussi concentrée que distraite. Elle sait se rendre sensible aux mouvements de la graine qui germe comme à l'incommensurabilité des variations du Gulf Stream. L’échelle de ses œuvres est celle du corps, un corps hospitalier, ouvert et conscient de son interdépendance avec ce qui l’environne. Annelise est une femme qui affirme pouvoir rire des blagues sexistes, non parce qu’elle endosserait la misogynie de celui qui la raconte, mais parce qu’elle aime être des deux côtés des choses, et qu’elle aime à penser que cette agilité lui permet de toucher à l’universel. Cette remarque amusée lui ressemble. Tout son esprit se résume à cette ambition modeste et géniale : inventer des formes essentielles qui auraient la grâce et l’évidence du bon sens débarrassé de toute vulgarité.
Clément de Gaulejac